Séminaire d'Archéologie Sudaméricaine |
Écrit par Bill Sillar |
Vendredi, 20 Avril 2012 19:05 |
Séminaire d'Archéologie Sudaméricaine Ouvert à tous ; voir le programme et les résumés des interventions ci-dessous. PROGRAMME: 10.00 am - Café / Inscripciones 10.30: Virginia Mcrostie (Institute of Archaeology, UCL) 11.05: Lauren Cadwallader (University of Cambridge) 11.40: Lidio M. Valdez (MacEwan University, Canada) Déjeuner 12.30-1.30 pm 1.30: Jose Oliver (Institute of Archaeology, UCL) 2.05: Andrés Troncoso (Universidad de Chile) & Felipe Armstrong (Institute of Archaeology, UCL) Thé 2.45-3.15 pm 3.15: Reginaldo Barcelos (Universidade do Porto, Portugal) 3.50: Paul Heggarty (Max Planck Institute, Leipzig) & David Beresford-Jones (University of Cambridge) avec Adrian Pearce (Kings College London) Prière de contacter Bill Sillar ( Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. ) afin de réserver votre place pour assister au séminaire. Une contribution de £7.50 vous sera demandée pour le café, le thé, le déjeuner, ainsi que les frais d'administration de la journée. Notre prochaine rencontre aura lieu le samedi 1er Décembre 2012 Si vous souhaitez obtenir des informations afin d'intervenir au cours de l'un de nos prochains séminaires, merci de bien vouloir contacter Bill Sillar: Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. RÉSUMÉS : Virginia Mcrostie (Institute of Archaeology, UCL) Le concept de "Formatif" tel qu'initialement défini par Willey et Phillips (1958) a mis l'accent sur la production alimentaire comme plateforme principale au développement économique et à la complexité sociale. Dans ce contexte, les explications sur l'essor des villages sédentaires, l'intensification des réseaux, la stratification sociale et l'excédent économique d'Atacama ont été rattachés aux débuts des activités pastorales et de l'agriculture du maïs. Si l'élevage a pu être retracé à partir de données empiriques, le rôle de la production agricole a été traité de façon plus hasardeuse, bien que son sens ait été assumé à partir de restes fort limités. Lors de cette intervention, je présenterai de nouvelles données empiriques (isotopes et microfossiles) concernant la manipulation, la transformation et la consommation de plantes à Atacama. Ceci sera rattaché à une ré-évaluation d'hypothèses et modèles théoriques concernant les origines de l'élevage et des changements technologiques mis en évidence pour la Période Formative. Des résultats préliminaires démontrent l'existence d'un régime alimentaire hétérogène dans chaque site et d'un site à un autre, avec une préférence marquée pour la cueillette et la transformation de ressources sylvestres jusqu'à la fin du Formatif. Les changements détectés dans le schéma d'établissements sont associés à la domestication antérieure des camélidés plutôt qu'à l'agriculture du maïs et des technologies nouvelles visant à minimiser les risques dans ce nouveau contexte. L'identification taxinomique de granules d'amidon ainsi que de modèles de fractionnement du C13ap seront abordés. Lauren Cadwallader (University of Cambridge) Tandis que l'on dispose de beaucoup de données sur le la région du littoral sud dans son ensemble, on ne comprend pas encore très bien les variations de modes de vie au sein de chaque vallée à l'époque précolombienne. Cette recherche vise à comprendre les stratégies de subsistance des populations originaires de la basse vallée de Ica, et l'impact de celles-ci sur l'environnement et les facteurs sociaux de l'Horizon Ancien à la Période Intermédiaire Tardive. Des données isotopiques concernant l'alimentation et prélevées sur des restes humains mommifiés ont été employées en vue d'identifier les stratégies en question sur plusieurs niveaux. Les données mises en évidence dans le collagène osseux reflètent le profil alimentaire standard des populations de chaque période, et permettent de proposer des hypothèses par rapport aux schèmes de subsistance caractéristiques de chaque groupe. Ces observations sont à leur tour utilisées dans le but d'explorer comment ces stratégies se rattachent aux modèles socio-économiques existants. L'exploration des particularités des schémas de subistance est approfondie à partir de l'analyse d'échantillons de cheveux en vue d'identifier les tendances alimentaires saisonnières, tandis que les données prélevées sur la peau et les dents fournissent des indications au sujet des profils alimentaires individuels. La recherche de haute définition menée sur les données diététiques permet de proposer des scénarios plus précis au sujet des flux démographiques dans la vallée, ainsi que d'un possible déplacement des denrées alimentaires vers les hautes altitudes. L'exploitation aussi bien de ressources sylvestres que celles d'aliments issus de la domestication semble la plus probable en ce qui concerne l'Horizon Ancien. Quelques incohérences sont signalées vis à vis du registre archéobotanique actuel de la vallée, ce qui évoque l'idée d'une interaction entre la basse vallée et les hautes altitudes, surtout en ce qui concerne l'Horizon Moyen et la Période Intermédiaire Tardive. Il est intéressant de signaler qu'il existe peu d'information isotopique attestant un mode de vie nettement marin chez les populations concernées, contrairement à ce que reflète le matériel archéologique. Lidio M. Valdez (MacEwan University, Canada) La recherche archéologique menée dans la vallée de l'Acari (Littoral Sud du Pérou), révèle que la première moitié de la Période Intermédiaire Ancienne (ca. 50 BCE 350 CE) a marqué le fleurissement des premiers établissements fortifiés. Les fouilles archéologiques menées sur un site en particulier ont abouti à la découverte sans précédent de plusieurs douzaines de restes humains marqués par des traces de traumatismes variés. Aux côtés des données sur les schémas d'établissement et la configuration des sites, cette découverte signale que la première moitié de la Période Intermédiaire Ancienne fut une époque de conflit généralisé dans la vallée de l'Acari. La généralisation de la violence dans le cadre de laquelle vécurent les habitants des divers établissements fortifiés de Acari se manifeste non seulement à travers les efforts investis dans la constructions de murailles défensives, mais aussi dans la capture de prisonniers qui auraient été décapités. Jose Oliver (Institute of Archaeology, UCL) Instaurée en 1999 par le Président Hugo Chávez, la Constitution de la Vème République du Vénézuéla (1999) garantit aux populations indigènes un droit de propriété collectif sur leurs terres et habitats ancestraux. La Commission (corps inter-ministériel) se doit de prendre note des délibérations des communautés indigènes concernant leurs terres ancestrales. Lors de mon récent voyage (avril 2011) dans le Centre de l'Orinoco (autour du secteur de Puerto Ayacucho-Parguaza), j'ai été témoin des nuances et de la complexité des notions indigènes de territoire et paysage, en particulier en ce qui concerne l'articulation entre les domaines parallèles du visible et de l'invisible dans l'imaginaire et ensuite sur le plan de la transposition des concepts géographiques sur des supports cartographiques (papier). Alors que certains individus dominent les principes de la cartographie occidentale moderne -incluant la trigonométrie et la cartographie par GPS-, ce qui ressort ici est un genre différent de cartographie, à savoir, ce que les anthropologues vénézuéliens appellent "l'ethno-cartographie". Tout en mettant l'accent sur les Piaroa (de langue Sáliva) et les Mapoyo (de langue Carib), je me propose ici de partager ce que j'ai appris parmi eux sur leurs notions d'ethno-cartographie à partir d'un regard porté à revenir sur les "cartes" archéologiques relativement standard nous montrant des groupes, des traditions etc., et que l'on trouve couramment dans divers ouvrages et rapports. De toute évidence, l'aspiration du gouvernement vénézuélien de délimiter légalement un territoire indigène opère encore largement sous le principe de base selon lequel une "barrière" plantée sur le sol au moyen de piquets garantira une gestion et un contrôle efficaces du territoire. Ce principe puise bien entendu ses origines au coeur de perspectives légales et historiques. Le paysage/géographie Piaora/Mapoyo mettra l'accent sur un des sites d'art rupestre les plus spectaculaires (type de site également utilisé en tant que nécropoles dans les basses terres d'Amérique du Sud). Il s'agit donc d'un paysage parsemé de "huacas" (concept rattaché aux notions andines de pouvoir et d'espaces sacrés pleinement intégrées aux paysages). L'un de ces sites d'art rupestre (El Gavilan, zone de Parguaza) a récemment été daté vers 0,000 - 9,500 B.P. Andrés Troncoso (Universidad de Chile) & Felipe Armstrong (Institute of Archaeology, UCL) Les dynamiques d'occupation des différents territoires utilisés par l'État Inca (Tawantinsuyu) impliquèrent une série de transformations des contextes matériaux locaux ainsi que l'incorporation de nouvelles formes de matérialité par l'État. Ces dynamiques de continuité, de transformation et d'incorporation de la culture matérielle sont la base sur laquelle furent construits les aspects matériels de la vie sociopolitique. Bien qu'il existe plusieurs études à ce sujet, -surtout centrées sur le matériel lithique, métallurgique et la céramique-, aucune réflexion n'a été impulsée à partir de l'art rupestre. Cette omission constitue une lacune majeure dans la recherche, plus encore si l'on tient compte de l'abondance spatiale et temporelle de matériel existant dans ce sens dans les différentes zones de Collasuyu. Dans la présente étude, nous aborderons les transformations et continuités propres aux dynamiques de production et usage de l'art rupestre pendant la période inca dans deux régions du Chili : la vallée centrale et le nord semi-aride. Alors que ces régions rendent compte d'intensités et de dynamiques d'occupation différentiées, la présence d'art rupestre durant la période intermédiaire tardive (1000-1450 av. J.-C.) ainsi que la Période Inca ou Tardive (1450-1540 apr.J.-C.) a été identifiée dans les deux cas. Notre étude démontre l'existence d'une continuité au niveau des dynamiques technologiques et spatiales de production/utilisation de l'art rupestre. Cependant, des différences substantielles sous-tendent ce phénomène, surtout en ce qui concerne la gestion du recours iconographique tel que l'incorporation de référents visuels caractéristiques de la région de Cuzco, ainsi que des éléments originaires d'autres régions du Tawantinsuyu, rendant compte de techniques de gravure plus complexes, ainsi qu'une intensification du niveau de production rupestre. Les dynamiques spatiales ainsi que la fonctionnalité de l'art rupestre dans les différentes régions seront également comparées dans le but d'illustrer les différents types de réaction des populations locales en ce qui concerne l'incorporation de leur territoire au sein du Tawantinsuyu. Alors que l'inclusion de certaines images marque l'acceptation de nouveaux langages visuels, les deux régions diffèrent quant aux termes des éléments à incorporer : dans l'une de ces régions, les nouveaux motifs apparaissent dans les sites incas, alors que dans d'autres, ils sont complètement exclus de l'espace. Reginaldo Barcelos (Universidade do Porto, Portugal) Aujourd'hui, la Casa de Fundição e Intendência forme le Musée de l'Or de Sabara (Minas Gerais, Brésil), mais entre 1751 et 1833, la fonderie et le bâtiment administratif accueillaient les locaux des instances de la Couronne Portuguaise en charge de la récupération des impôts issus de l'exploitation des mines d'or de la région. En 2004, des fouilles archéologiques ont été menées dans le terrain rattaché à la Casa de Fundição e Intendência. Ces fouilles "de jardin" ont révélé l'existence d'ateliers métallurgiques (structures en pierre et en adobe), et des déchets issus de la purification de l'or. Cette intervention se posera comme une réflexion au sujet de l'organisation spatiale de ces données, avec une tentative de reconstruction des techniques utilisées à l'époque du fonctionnement de la fonderie et des locaux administratifs. Les structures circulaires mises au jour seront comparées à des fournaises contemporaines portuguaises et africaines, utlisées dans la fonte et la purification de l'or. Paul Heggarty (Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, Leipzig) & David Beresford-Jones (Max Planck, Leipzig and University of Cambridge) avec Adrian Pearce (Kings College London) A l'aube de la recherche scientifique sur la préhistoire des Andes, ses figures emblématiques -telles que Max Uhle et Julio C. Tello-, ne se sont jamais senties rattachées au prisme réducteur qui -à partir de leur époque- a émergé pour isoler entre elles les différentes sous-disciplines d'une anthropologie prise au sens large du terme. Afin de revenir vers une perspective plus holistique, dans le courant des dernières années, nous avons organisé une série de rencontres pluridisciplinaires sur le passé andin. Celles-ci sont destinées à promouvoir la "rencontre des esprits" entre archéologues, historiens et linguistes travaillant dans les Andes, et, plus récemment, des généticiens ainsi que des bio-anthropologues. Jusqu'à présent, notre programme a inclus trois colloques : le premier à Cambridge, puis à Londres en 2008 et l'hiver dernier, à Leipzig, alma mater de Max Uhle. Grâce à Peter Kaulicke et Rodolfo Cerrón-Palomino, la conférence d'archéologie annuelle de 2009 de l'Université Catholique du Pérou fut également inscrite dans notre initiative. Nos rencontres ont rassemblé plusieurs des meilleurs spécialistes du passé andin dans plusieurs disciplines, parmi lesquels on peut citer Willem Adelaar, Richard Burger, Terry D'Altroy, Tom Dillehay, John Hemming, Bill Isbell, Gary Urton, mais aussi Colin Renfrew, pionnier de l'approche pluridisciplinaire à l'échelle mondiale. Sans surprise, leurs nouvelles contributions ont aidé à promouvir un débat constructif et de qualité. Une fourchette d'hypothèses nouvelles sont désormais en jeu en vue de nous fournir la vision interdisciplinaire la plus cohérente qui soit au sujet du passé andin. Cette intervention en présente un résumé, aborde ses avantages et ses faiblesses, pour enfin la placer dans le débat général sur la pluridisciplinarité. En marge des aspects évoqués plus haut, nous proposons des présentations de cinq minutes chacune consacrées aux trois volumes publiés à partir de nos trois rencontres : Heggarty, Paul, and David G. Beresford-Jones, eds. 2012. Archaeology and Language in the Andes. Proceedings of the British Academy 173. Oxford: Oxford University Press. [Presented by David Beresford-Jones] Heggarty, Paul, and Adrian Pearce, eds. 2011. History and Language in the Andes. London: Palgrave Macmillan. www.palgrave.com/products/title.aspx?PID=397842. [Presented by Adrian Pearce, Dept of History, Kings College London] Kaulicke, Peter, Rodolfo Cerrón-Palomino, Paul Heggarty, and David G. Beresford-Jones, eds. 2011. Lenguas y Sociedades en el Antiguo Perú: Hacia un Enfoque Interdisciplinario. Boletín de Arqueología PUCP 14. Lima: Fondo Editorial de la Pontificia Universidad Católica del Perú. http://revistas.pucp.edu.pe/boletindearqueologia/es/numero-14. [Presented by Paul Heggarty] |
Mise à jour le Mardi, 19 Juin 2012 09:21 |