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Escrito por Carine Constans   
Martes, 11 de Septiembre de 2012 08:26

Le programme PUF/Chicago, intitulé Migration, Material Culture and Memory: Constructing Community in Mobile Worlds reprend et entre dans son 3e volet d'étude qui porte sur "La mémoire du geste, de l'objet, des lieux, des empreintes".

Migration, Material Culture and Memory: Constructing Community in Mobile Worlds

Le projet de recherche et d’échanges entre la France et les États-Unis, intitulé Migration, Material Culture and Memory: Constructing Community in Mobile Worlds vise à mener une étude comparative à la fois théorique et empirique sur le thème de la mémoire articulé au contexte des migrations et de la culture matérielle. Il se réalise dans le temps long de l’histoire comme dans la contemporanéité, à partir des approches scientifiques distinctes de deux pays, la France et les États-Unis, et de deux disciplines complémentaires, l’archéologie et l’ethnologie.

Les porteurs de projet sont l’Université de Chicago (Michael Dietler, Jennifer Cole) et la Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès, sise à Nanterre (Michèle Baussant, Pierre Rouillard, Isabelle Rivoal). Une telle démarche s’inscrit de fait dans une tradition intellectuelle dont on peut rappeler deux moments : Robert Morissey qui installa l’Université de Chicago à Paris a donné un long chapitre sur Charlemagne dans l’ouvrage dirigé par Pierre Nora Les lieux de mémoire, et Marshall Sahlins, professeur à l’Université de Chicago, a enseigné à l’Université de Nanterre avant d’y être élu Docteur honoris causa.

L’originalité de la démarche repose sur une réflexion articulée autour de trois grandes sections : Entre mémoire et idéologie (année n°1), qui confronte les traditions intellectuelles distinctes dans le traitement de la mémoire entre la France et les USA ; La mémoire dans la migration (année n°2), qui considère des itinéraires individuels et collectifs, volontaires ou forcés, se réalisant dans l’espace et dans le temps ; La mémoire du geste, de l’objet, des lieux et des empreintes (année n°3), où sont sollicités l’ensemble des éléments sensoriels et tangibles qui inscrivent la mémoire, dessinent les histoires sociales et permettent les répétitions.

La troisième année du PUF pour l’année universitaire 2012-2013 porte donc sur « La mémoire du geste, de l’objet, des lieux, des empreintes ». Dans cette section où l’ensemble des sciences sociales est sollicité, c’est moins le groupe en tant que tel que le système de relations interindividuelles qui le sous-tend qui fournit les cadres sociaux de la mémoire. Seuls certains éléments d’un système sont conservés. On ne se remémore que de certains aspects et on laisse des vides qui seront comblés ultérieurement comblés par une autre façon de relier le tout.

Ce thème abordé à la fois par les préhistoriens, les archéologues, les anthropologues et les ethnomusicologues permet une interdisciplinarité vraie et possible entre ces disciplines. Si les uns focalisent plus particulièrement sur les objets, leurs empreintes, leurs traçabilités (quelle empreinte de la main sur l’outil ? quel(s) mode(s) de fabrication des grandes lames ? etc.) ; et les autres sur la mémoire des empreintes performatives inscrites sur le corps (tels que la musique et la danse, les performances scéniques et rituelles, la théorie de l’enbodiment), tous réfléchissent sur la question de la mnémotechnique, laquelle peut devenir une piste renouvelée et originale dans le cadre de l’analyse des mécanismes d’articulation entre mémoire individuelle et mémoire sociale. Une nouvelle fois, les propositions de Maurice Halbwachs pourront être éprouvées.

Le groupe de doctorants est en train de se constituer, n'hésitez pas à en parler à vos étudiants, ils sont les bienvenus !

 

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